Les résultats d’un projet de recherche financé par le CERIC ont permis de repérer chez les employeurs des préjugés en ce qui a trait au style de travail des anciens combattants et de montrer la voie relativement à la meilleure façon pour les professionnels du développement de carrière d’aider les anciens combattants à faire la transition d’une carrière militaire à une carrière civile. La recherche, qui a des répercussions sur l’exploration, la recherche et le maintien d’emploi pour les anciens combattants, a été entreprise par Challenge Factory, commanditée par les Forces armées canadiennes et appuyée par Anciens Combattants Canada.

D’après le Sondage sur la vie après le service militaire 2016 mené par Anciens Combattants Canada, plus de 430 000 anciens combattants canadiens ont actuellement un emploi ou cherchent un emploi. Les membres des Forces armées canadiennes prennent leur retraite à n’importe quel moment entre le début de la trentaine et la fin de la cinquantaine.

Le projet comprenait la tenue d’évaluations psychométriques de Target Training International (TTI) auprès de membres en service et d’anciens combattants. On a également demandé aux employeurs de répondre à des évaluations en se mettant à la place d’un ancien combattant afin de mesurer les préjugés inconscients.

La recherche a permis de constater que les employeurs s’attendent à ce que les anciens combattants utilisent des méthodes de travail et de communication grandement différentes de celles de leurs employés actuels. Le préjugé consiste à croire que les anciens combattants auront une approche plus directe et compétitive (caractéristique d’un style dominant ou autoritaire). Ainsi, les employeurs pourraient être portés à formuler des suppositions à propos de candidats plus réservés, collaboratifs ou passifs dans des contextes de réseautage ou d’entrevue.

Parmi les résultats notables de la recherche :

  • Les employeurs estiment que les anciens combattants sont 33 % plus susceptibles de présenter un style de communication dominant que la norme canadienne, alors qu’en réalité seulement 10,5 % des anciens combattants présentent un style de communication dominant.
  • Les anciens combattants qui ont répondu au sondage sont 16,9 % moins susceptibles d’utiliser les relations interpersonnelles (l’influence) comme outil de travail principal comparativement à leurs pairs.
  • Les anciens combattants sont 8,9 % plus susceptibles que la population générale d’être motivés par des facteurs intellectuels (apprentissage continu, nouveaux apprentissages et quête de vérité).

Les résultats offrent des apprentissages clés pour les professionnels du développement de carrière, les recruteurs et les gestionnaires embaucheurs, comme l’importance de fournir aux anciens combattants des données et procédures supplémentaires pour favoriser l’autodétermination, la connaissance de leur rôle et le sentiment d’utilité en période de changement. On recommande aussi que les anciens combattants puissent tirer profit de techniques de réseautage, car ils pourraient négliger l’importance d’établir des relations avec leurs employeurs potentiels, se concentrant plutôt sur la manière de satisfaire aux exigences de l’emploi.

Les apprentissages du projet figurent dans deux nouveaux outils : un document infographique et une autoévaluation pour que les intervenants en développement de carrière et les employeurs puissent évaluer leur compréhension des anciens combattants comme bassin de talents cachés.

L’étude se poursuit et les données recueillies depuis septembre 2017 seront analysées en juillet 2018 de manière à produire des résultats à jour. Apprenez-en davantage à : https://www.challengefactory.ca/veteranhiring.