Mot de l’éditrice
Lindsay Purchase
Lorsque, en mars 2020, on nous a annoncé qu’il fallait désormais travailler à la maison, je pensais naïvement que nous serions de retour au bureau quelques semaines plus tard. Il m’était plus facile de faire face à cette nouvelle réalité en me disant que tout cela ne durerait qu’un temps. J’avais laissé un pot de beurre d’arachide à moitié fini dans mon tiroir et des chaussures sous mon bureau – c’est dire à quel point j’étais optimiste (ou irréaliste).
Bien que, au début, cet état d’esprit ait pu m’aider à accepter une telle transition, en rétrospective, je peux maintenant reflechir à des stratégies qui auraient pu m’être plus utiles au cours de ces premières semaines. J’aurais pu réfléchir aux outils, aux soutiens et aux ressources dont j’aurais éventuellement besoin pour mieux gérer le changement. J’aurais pu penser à l’utilité d’établir un plan pour moi-même, tout en reconnaissant la nécessité de faire preuve d’une certaine souplesse, et me demander quelles compétences me serviraient alors que le CERIC devait changer ses façons de travailler – et quelles nouvelles compétences il me faudrait peut-être développer.
Se connaître, savoir s’adapter et cultiver la résilience sont des compétences essentielles pour gérer tous les types de changement dans nos carrières. Parfois, ces changements sont attendus – la transition de l’école au travail, par exemple –, alors que d’autres fois, ils nous prennent par surprise – comme une perte d’emploi ou un déménagement inattendu. L’état d’esprit dans lequel nous abordons ces expériences peut jouer un rôle déterminant dans leur déroulement.
Dans ce numéro du magazine Careering , nous explorons les nombreuses facettes des états d’esprit de carrière. Comme il n’existe pas une seule définition de ce terme dans le domaine du développement de carrière au Canada, nous avons laissé la porte ouverte à l’interprétation, et ce qui en résulte est fascinant. Les auteurs ont lié ce concept à différents thèmes, comme l’art, l’exploration, les mentalités sociales, les croyances limitatives, l’attitude figée et l’attitude de croissance, la pensée conceptuelle et le retour au travail. Ils nous parlent aussi de la façon dont ils utilisent le concept des états d’esprit de carrière pour soutenir les étudiants, depuis les premières années d’école jusqu’aux études supérieures, et comment il peut s’appliquer aux nouveaux arrivants au Canada, au domaine du développement de carrière, ainsi qu’aux demandeurs d’emploi à toutes les étapes de leur carrière.
Alors, comment définir l’état d’esprit de carrière? Est-ce une question d’exploration et de réflexion? S’agit-il d’un engagement à continuer d’apprendre tout au long de la vie, ou d’avoir les compétences nécessaires pour gérer sa propre carrière? Bien que ce numéro ne vous offre pas de réponse unique, nous espérons qu’il vous aidera à réfléchir aux liens entre les états d’esprit de carrière et votre travail, quelle que soit la sphère du développement de carrière dans laquelle vous travaillez.