La première étude approfondie depuis 10 ans qui montre que les chefs des petites entreprises autochtones sont de plus en plus nombreux au Canada, et qu’ils connaissent un franc succès en termes de rentabilité et de croissance, et cela d’une manière qui va bien au-delà des résultats financiers. Un nouveau rapport du Conseil canadien pour le commerce autochtone (CCAB) indique que malgré les défis inhérents à l’entreprise, 70 % des chefs de petites entreprises autochtones sont très optimistes quant à l’avenir de la croissance de leur chiffre d’affaires.

Le nombre de chefs d’entreprises et d’entrepreneurs croit globalement cinq fois plus que celui des travailleurs indépendants au Canada, selon l’étude du CCAB, intitulée Promise and Prosperity: The Aboriginal Business Survey (en anglais). Les entreprises autochtones sont variées et implantées dans différentes régions du pays, dans divers secteurs d’activité ou marchés.

« Les résultats de l’étude dépeignent une photo impressionnante des nombreuses occasions d’entrepreunariat et d’emploi dans la communauté des petits entrepreneurs autochtones », déclare Nancy Schaefer, présidente du Conseil d’administration du CERIC. « Pour nous, cette étude procure aux conseillers en orientation et aux autres spécialistes du développement professionnel des informations nouvelles sur un bassin précieux d’emplois et de formation à la fois pour les Autochtones et pour les autres ».

Grâce à l’étude approfondie sur les entreprises autochtones menées par Statistique Canada et Entreprise autochtone Canada en 2002, le CCAB s’est lancé dans l’Enquête sur les entreprises autochtones de 2011 (ABS) pour combler les lacunes et contribuer à la compréhension des occasions d’affaires et des défis auxquels doivent faire face les entreprises autochtones. Le rapport est une exploration opportune – fondé sur des entretiens téléphoniques avec 1 095 chefs de petites entreprises des Premières Nations, des Métis et des Inuits (définies comme employant 100 personnes ou moins) – de leurs objectifs et stratégies, et des principaux facteurs contribuant à leur croissance.

« Les résultats sondage sur les petites entreprises autochtones fait voler en éclats le mythe qui veut que les Autochtones soient un fardeau pour les contribuables canadiens », dit Clint Davis, directeur général du CCAB. « La majorité des entreprises autochtones sont rentables, ne connaissent pas de difficultés particulières et sont même en croissance constante».

Principales constatations

Le nombre de chefs d’entreprises et d’entrepreneurs croît globalement à un taux nettement supérieur à celui des travailleurs indépendants au Canada.

  • Le recensement de 2006 indiquait un chiffre de plus de 37 000 travailleurs indépendants autochtones au Canada, par rapport aux quelques 27 000 recensés en 2001 – soit une augmentation de 38 %. Durant cette période, le taux de croissance du nombre de travailleurs indépendants autochtones a progressé cinq fois plus vite que celui des autres Canadiens (7 %).

Les entreprises autochtones sont variées et implantées dans différentes régions du pays, dans divers secteurs d’activité ou marchés.

  • Les entrepreneurs autochtones sont bien établis dans le secteur de la construction (18 %) et dans les industries primaires (agriculture, exploitation forestière, pêche et chasse, exploitation minière, extraction gazière et pétrolière; 13 %). Et de nombreux autres opèrent dans les secteurs des connaissances et des services, comme l’enseignement, les services scientifiques et techniques, la santé ou les services sociaux (28 %).

Les chefs des petites entreprises autochtones réussissent en termes de rentabilité et de croissance, mais d’une manière qui va bien au-delà des résultats financiers.

  • Six sur 10 entreprises autochtones (61 %) déclarent des bénéfices en 2010. Ces résultats financiers positifs ne disent qu’une part de la vérité. La moitié (49 %) des chefs de petites entreprises autochtones considèrent que leur entreprise est une réussite, non seulement en raison des bénéfices et/ou de leur croissance, mais aussi parce qu’ils font un travail qu’ils trouvent valorisant au niveau personnel, et parce qu’ils ont une clientèle fidèle.

Les petites entreprises autochtones créent des emplois pour les Autochtones, mais aussi pour les non-Autochtones.

  • Presque 4 entrepreneurs autochtones sur 10 (37 %) emploient au moins un salarié, ce qui est tout à fait cohérent avec les chiffres des autres entrepreneurs canadiens en général. La grande majorité des entreprises autochtones (86 %) ayant des salariés emploie au moins une personne d’origine autochtone.

Les entrepreneurs autochtones s’en remettent principalement à leurs propres ressources à la fois pour démarrer leur entreprise, mais aussi pour leur fond de roulement, car l’accès au financement est considéré comme un obstacle majeur à leur croissance.

  • Pour démarrer leur entreprise, les entrepreneurs s’en remettent principalement à leurs économies personnelles (55 %), plutôt qu’aux prêts aux entreprises ou aux prêts bancaires (17 %), aux crédits accordés par les programmes gouvernementaux (17 %), ou aux prêts des organismes de prêt autochtones (15 %). Les économies personnelles sont la première source de financement des petites et moyennes entreprises en démarrage (PME) au Canada.

Le sondage sur les entreprises autochtones a été rendu possible grâce au soutien du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, d’IBM Canada Ltd., de la Banque Royale du Canada (RBC) et du Canadian Education and Research Institute for Counselling (CERIC). Le CCAB reconnaît aussi le soutien de First Air.