Les mentors font la différence, mais seulement trois Canadiens sur dix déclarent en avoir un
5 novembre, 2012Un pont vers le succès : meilleures pratiques du programme Passeport pour ma réussite
5 novembre, 2012par Wilfrid Larochelle et Sara Savoie
Il y a des rencontres professionnelles qui nous amènent à découvrir des gens qui nous permettent de collaborer à des projets stimulants et innovateurs. C’est ce qui s’est produit, il y a déjà deux ans, à la suite de la rencontre que j’ai eue avec M. Wilfrid Larochelle. La Méthode d’Orientation Individuelle était alors en plein développement. Cet outil m’a semblé intéressant dès le départ, puisque je trouvais qu’il y avait un « vide » pour la clientèle préadolescente. En sachant que je pouvais participer à la validation du MOI, j’ai pu confirmer son utilité et la façon dont je pouvais l’utiliser en tant que conseillère d’orientation.
Cet inventaire est né du désir d’avoir un instrument simple, facile d’application et s’adressant aux élèves de 10 à 13 ans. L’objectif du questionnaire est d’identifier certaines perceptions pouvant contribuer ou nuire à la réussite éducative et à la croissance personnelle.
Septembre éditeur propose la passation en ligne du questionnaire Méthode d’Orientation Individuelle (MOI). Le questionnaire comprend 165 énoncés. L’élève doit lire chaque énoncé. S’il correspond à ce qu’il vit ou croit, il choisit la réponse « VRAI » ou « PLUTÔT VRAI ». S’il ne correspond pas à ce que qu’il vit ou croit, il choisit la réponse « PLUTÔT FAUX » ou « FAUX ».
Par exemple : « Je suis fier de mon apparence physique. » « Je sens que j’ai très peu de pouvoir sur mon avenir. » « Je n’aime pas comment mon corps se transforme. » « Je fais souvent des fautes d’inattention. »
Lors de la passation de groupe, il fut intéressant d’observer la réaction des élèves de la 1ère année du 1er cycle du secondaire. Quelques élèves étaient surpris de certains énoncés et d’autres curieux de savoir ce qu’on allait découvrir sur eux puisque c’était la première démarche de cette nature qu’ils vivaient. À cet égard, l’activité de connaissance de soi qui en découle est à la fois bénéfique du point de vue scolaire et personnel et un excellent « prétexte » pour aider les personnes qui ont des aspects à améliorer.
Pour le rapport à l’élève, les concepteurs présentent les résultats sur 16 facteurs. Dans ce rapport, ils ont jugé important de ne pas comparer les réponses avec celles des autres élèves.
Le « moi scolaire » réfère aux perceptions qu’a l’enfant de sa vie scolaire. Les énoncés portent sur l’attitude du jeune à l’égard de l’école et de la réussite, sur la relation avec son professeur et avec ses pairs dans le contexte de la classe, sur la perception de sa capacité d’apprentissage.
Le « moi personnel » touche ses perceptions au sujet de son apparence et de sa condition physique ainsi que ses caractéristiques affectives et ses relations avec les autres.
Le « moi avenir » interroge le jeune sur sa capacité à se projeter dans l’avenir, son attitude devant l’avenir et sa perception de l’avenir.
Un guide d’intervention est proposé à l’intervenant qui regroupe les informations sous six thèmes correspondant à l’expression de soi dans les aspects concrets de la vie du jeune: mon corps, ma personnalité, ma famille, mes amis, ma vie scolaire, mon avenir. Considérant qu’il s’agit d’une autoévaluation, ils fournissent pour chaque thème les énoncés retenus et le choix de réponses de l’élève. Ceci permet aux intervenants de vérifier auprès du jeune l’exactitude de ses réponses.
Les concepteurs du questionnaire avec la collaboration du milieu vont poursuivre leurs travaux tout au long de la prochaine année pour être plus précis et offrir possiblement un outil de diagnostic aux intervenants. Pour le moment, ils fournissent un résultat en pourcentage. Si le résultat est entre 71 et 100, tout va bien pour cet élève. Si le résultat est entre 36 et 70, il faut prendre le temps de rencontrer l’élève et de pousser plus loin l’analyse de cet aspect de la vie du jeune. Si le résultat est entre 0 et 35, il est possible que cet élève ait besoin d’aide durant l’année scolaire.
Le modèle de L’Écuyer (1994) a été retenu pour cet outil scientifique (MOI) parce qu’il tient compte d’un grand nombre de composantes du concept de soi, qu’il repose sur une recherche empirique québécoise récente et que l’auteur Wilfrid Larochelle, c.o. avec la collaboration de Marcel Lavallée et de Francine Audet, c.o. avait développé avec succès en 1995 le Questionnaire sur le concept de soi(QCS) publié par les Presses de l’Université du Québec.
La validité apparente a été vérifiée par 14 experts à l’aide de trois échelles (clarté, pertinence, simplicité). Pour chacun des 165 énoncés, ils devaient fournir leur avis en lien avec le facteur déterminé. La plupart des énoncés ont obtenu le meilleur score pour chaque échelle. 807 élèves ont passé le questionnaire pour la cohérence interne. Les alpha varient de 0,64 à 0,86.
335 élèves ont répondu à une grille de satisfaction du questionnaire. L’appréciation est élevée.
Plus de 94 % des élèves ont fourni un commentaire dont voici deux exemples:
« Le MOI nous aide à mieux prendre son avenir en main ainsi qu’à l’améliorer. »
« Le MOI m’a toujours dit le bon côté des choses. »
Personnellement, Sara Savoie pense que le grand avantage du MOI est son accessibilité pour les jeunes de 10 à 13 ans. Le vocabulaire choisi et les aspects ciblés sont facilement compréhensibles pour ceux-ci. On sent que l’outil a été conçu sur mesure pour cette clientèle.
Pour les concepteurs, le secret du questionnaire est le retour en classe pour animer les élèves. Une période peut servir à un retour sur le rapport à l’élève pour faire réfléchir sur le concept de soi, la connaissance de soi et l’estime de soi.
De l’avis de Sara Savoie, cette période est nécessaire afin d’approfondir les aspects évalués et pour donner du sens à ce qui en est ressorti. De plus, ce qui demeure important c’est de prévoir une période d’intervention individuelle puisque certains résultats sont à discuter avec l’élève de manière à respecter la confidentialité et de le référer aux bonnes ressources, s’il y a lieu. Un dépistage des risques de difficultés scolaires peut être fait au même moment. C’est d’ailleurs pour cette raison que je considère le MOI comme un « tremplin » significatif aux interventions individuelles de nature psycho-sociale et éducative.
Wilfrid Larochelle, c.o., est président de l’entreprise Les Projets Alpha et Oméga et auteur de chroniques pour le Bulletin OrientAction. Vous pouvez consulter les chroniques précédentes à partir des archives du Bulletin dans la section du même nom sur le site OrientAction.
Site Web : www.alphaomega.qc.ca
Courriel : wilfrid@alphaomega.qc.ca
Sara Savoie, c.o. Bachelière en psychologie, elle s’est toujours intéressée à la prévention et l’intervention auprès des élèves à risque. Conseillère d’orientation depuis 2003 et orthopédagogue depuis 2007, elle a été appelée à travailler dans différentes organisations. Familiarisée avec le milieu scolaire (tant primaire, secondaire que collégial) et les écoles privées, elle désire mettre en action ses connaissances et son expérience en participant à des projets concrets se rapportant aux élèves en difficultés d’apprentissage ou à toutes clientèles qui s’y apparentent.