Les étudiants postsecondaires qui ont un sentiment d’espoir sont plus enclins à s’engager dans leur milieu scolaire et à développer leur identité professionnelle, selon les résultats d’une étude financée par le CERIC. Dirigée par Norman Amundson, Ph. D., (Université de la Colombie-Britannique) et Spencer Niles, Ph. D., (Université Penn State), l’équipe de recherche recommande aux professionnels du développement de carrière de trouver des moyens de donner plus d’espoir aux étudiants dans le cadre de leurs activités d’information scolaire et professionnelle.

L’espoir semble jouer un rôle important dans le développement de l’identité professionnelle et, à un moindre degré, dans le rendement scolaire des étudiants de niveau collégial ou universitaire du Canada et des États-Unis, selon le rapport de l’étude (en anglais) intitulé Hope-Centered Career Development for University/College Students (Développement de carrière axé sur l’espoir auprès d’étudiants de niveau collégial et universitaire).

Les étudiants qui ne sont pas animés par l’espoir peuvent être moins enclins à participer à diverses activités scolaires; on remarque aussi que leur identité professionnelle semble moins bien définie et qu’ils obtiennent moins souvent une moyenne pondérée cumulative (MPC) élevée. Il est donc crucial que les praticiens du développement de carrière et les enseignants suscitent l’espoir chez leurs étudiants. Les conseillers d’orientation et les conseillers scolaires doivent évaluer le degré d’espoir des étudiants et intégrer cet aspect à leurs activités d’information scolaire et professionnelle. Il faut trouver des stratégies et des ressources permettant de donner plus d’espoir aux étudiants. En favorisant cet aspect, les conseillers peuvent aider les étudiants à participer à des activités scolaires enrichissantes qui, à leur tour, aident les étudiants à développer un sentiment d’identité professionnelle et à obtenir de bons résultats scolaires.

Pour cette étude, les chercheurs ont utilisé le répertoire des carrières axées sur l’espoir (en anglais, Hope-Centered Career Inventory ou HCCI) et ont mené un sondage auprès de 1756 étudiants. Le répertoire HCCI est un outil d’auto-évaluation en 28 points conçu pour évaluer le degré d’espoir et les compétences en matière de développement de carrière axé sur l’espoir (introspection, clarté d’esprit, visualisation, établissement et planification d’objectifs, mise en œuvre et adaptation). Des entrevues plus approfondies ont également été effectuées afin de mieux comprendre comment l’espoir influe sur les réalisations professionnelles.

Les résultats de l’étude démontrent de façon marquée l’effet positif et négatif des relations sur le degré d’espoir. Au cours des entrevues, tous les participants ont indiqué que le fait de recevoir l’appui d’autres personnes ou de donner leur appui à d’autres personnes, d’avoir des modèles de rôle ou d’avoir des échanges positifs à l’école a eu une influence favorable sur le sentiment d’espoir qu’ils entretiennent. Inversement, 87 % des participants ont indiqué que des relations négatives telles que des interactions avec des personnes ayant une attitude négative ou offrant peu de soutien, des ruptures ou le manque de soutien de certains instructeurs avaient des répercussions nuisibles sur leur degré d’espoir.

Un thème général important s’est dégagé de l’étude, soit l’influence de facteurs personnels tels que des conditions internes ou des événements externes sur le degré d’espoir des participants. Les facteurs internes influant sur l’espoir sont l’attitude, la passion, la connaissance de ses propres capacités, les émotions, les perceptions négatives et la santé mentale. Quant aux facteurs externes influant sur l’espoir, mentionnons les activités qui aident les participants à se recentrer et à canaliser leur énergie sur des aspects plus positifs, la participation à des activités scolaires qui suscitent un sentiment d’appartenance, et les blessures qui limitent leur capacité à participer pleinement aux activités souhaitées et qui entravent donc l’espoir qu’ils ressentent.

Le rapport met aussi en lumière l’influence de l’avenir sur le sentiment d’espoir des participants et le rôle de facteurs tels que les objectifs futurs, les possibilités et les occasions, les contributions sociales et professionnelles et l’incertitude économique. Finalement, le rapport met aussi en évidence l’influence de l’école et ses effets sur divers aspects de la vie des participants, notamment la charge de travail et les rôles multiples.

Selon les auteurs de l’étude, il faudrait pousser la recherche et refaire l’étude auprès de groupes plus diversifiés tels que les étudiants de premier cycle qui doivent surmonter de gros obstacles et qui ont peu d’espoir, les travailleurs plus âgés, les étudiants diplômés et les personnes sans emploi. Il serait aussi intéressant de faire des recherches sur l’influence de la culture sur le degré d’espoir.