Mot de l’éditrice
J’ai demandé conseil avant de partir. J’ai demandé à ma famille, mes collègues et mes professeurs (mais pas à mon c.o.! mea culpa…) si une année à l’étranger pourrait nuire à ma carrière ou mes études, si ça valait la peine ou non. Plusieurs d’entre eux ont tenté de me dissuader.
En 2008, j’ai quitté le Canada avec à peine 2000 $ en banque et une maîtrise de l’anglais tout juste fonctionnelle. Ce fut la meilleure décision de ma vie. Les 16 mois qui ont suivi m’ont vu travailler dans un bureau de poste, prendre des cours de Maori, faire du bénévolat dans une école, apprendre à réparer des lunettes, travailler au téléphone en Australie (« Désolée, je n’ai pas compris, pourriez-vous répéter s’il-vous-plaît? » avec un gros accent français, encore, et encore, et encore), passer le Nouvel an chinois dans une famille à Singapour et apprendre à négocier en mandarin avec un vendeur de rue (je ne sais pas c’était quoi ce qu’il cuisinait, mais c’était délicieux!).
N’écoutez pas les parents nerveux : c’est une excellente décision professionnelle. Grâce à mon année à l’étranger, j’ai toujours des histoires à raconter pour prouver mes compétences et mon anglais s’est dramatiquement amélioré. J’ai testé mes habiletés en résolution de problèmes, en débrouillardise et en créativité. J’ai dû composer avec la solitude, le mal du pays, le chômage et la pression financière. J’ai développé toutes sortes de nouvelles compétences, ce qui m’a permis d’explorer mes intérêts d’une façon que l’école n’aurait jamais pu me procurer.
Dans son allocution au congrès Cannexus l’an dernier, Stephen Lewis a mentionné que les praticiens en développement de carrière, pour différentes raisons, ne recommandent que rarement des choix de carrière à l’international. Il a ainsi inspiré ce numéro de Careering sur les carrières internationales, qui vise à vous donner des conseils pratiques pour mieux aider le groupe grandissant des jeunes et des moins jeunes qui recherchent une carrière sans frontières. Bonne lecture!