Pas de consensus sur le problème de l’inadéquation des compétences
Un sondage révèle que 71 % des employeurs reconnaissent leur responsabilité d’offrir des programmes de gestion de carrière, mais que seulement 29 % d’entre eux le font
D’après un sondage publié par l’Institut canadien d’éducation et de recherche en orientation (CERIC), la pénurie de main-d’œuvre qualifiée constitue le plus grand défi que doivent relever les cadres supérieurs d’entreprises canadiennes en 2014, mais les employeurs ne s’entendent pas quant à la meilleure façon de combler ces lacunes en matière de compétences. Environics Research Group a réalisé un sondage téléphonique auprès de 500 cadres supérieurs d’entreprises canadiennes concernant la pénurie de main-d’œuvre qualifiée et les lacunes en matière de compétences, la formation des employés et le recrutement de travailleurs, ainsi que sur les pratiques de gestion de carrière.
La difficulté de trouver une main-d’œuvre qualifiée
Les employeurs partout au pays ont plusieurs défis à relever cette année, mais c’est celui de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée qu’ils mentionnent le plus souvent (68 %). D’après ce sondage, la plupart des cadres supérieurs (72 %) perçoivent une lacune entre les compétences qu’ils recherchent et celles que possède la majorité des travailleurs. Plus d’une entreprise sur trois (36 %) estime que cet écart s’est accru.
Parmi les entreprises canadiennes, l’opinion est partagée également entre ceux qui estiment que pour combler cette lacune, les employeurs doivent donner plus de formation (43 %), et ceux qui estiment que les employés prospectifs doivent mieux se préparer pour le marché du travail (43 %).
Près des deux tiers des cadres supérieurs affirment qu’ils accepteraient d’embaucher un employé qui possède les bonnes compétences générales, et de lui donner une formation relative aux aspects plus techniques du poste. Pourtant, deux entreprises sur trois (66 %) ont de la difficulté à trouver des candidats qui ont les compétences générales qu’ils souhaitent – attitude positive, bonne aptitude à communiquer et solide éthique de travail.
Malgré leur grande volonté de donner de la formation, la plupart des employeurs (64 %) se disent également préoccupés par la possibilité de perdre les employés après avoir investi dans leur formation.
Au chapitre du recrutement, seulement la moitié des cadres supérieurs canadiens (52 %) estiment qu’ils accordent de l’importance à la présence en ligne d’un employé potentiel, et seulement un peu plus d’un sur dix (11 %) estime que ce volet est très important. Les petites entreprises (moins de 10 employés) sont les moins susceptibles de tenir compte du profil en ligne d’un employé potentiel.
Soixante-seize pour cent des cadres supérieurs ont répondu que le CV demeure important, tandis que 10 % estiment que le CV est devenu plus important.
Qui n’a pas la cote sur le marché du travail canadien?
Par rapport à la question du fort taux de chômage chez les jeunes au Canada, on a demandé aux cadres supérieurs de choisir, parmi un ensemble de raisons possibles, celle qui est la plus importante selon eux. Les raisons les plus souvent évoquées sont que les jeunes sont trop exigeants par rapport aux emplois qu’ils veulent (19 %), et qu’ils manquent d’expérience du monde réel (18 %).
Comment les entreprises canadiennes attirent-elles les jeunes travailleurs? Près de la moitié des cadres supérieurs canadiens ont dit qu’ils affichent leurs postes à pourvoir sur des sites en ligne (55 %) ou recrutent par l’intermédiaire des médias sociaux (49 %). Trois entreprises sur dix ont recours au recrutement sur les campus (34 %), aux foires d’emploi (31 %) et aux stages rémunérés (29 %), et encore moins recrutent par l’intermédiaire d’agences de services aux jeunes. Il est à noter que près du quart des entreprises (24 %) ont affirmé qu’elles offraient des stages non rémunérés.
Le sondage a également demandé aux cadres supérieurs canadiens quels efforts leurs entreprises faisaient pour recruter des candidats qui appartiennent à des groupes sous-représentés, comme les minorités visibles, les autochtones, les personnes handicapées et les nouveaux Canadiens; la moitié (50 %) a répondu qu’ils investissent peu de temps et d’efforts dans de telles initiatives.
Planification de carrière et coaching
Un peu plus de sept cadres supérieurs sur 10 (71 %) conviennent que les employeurs ont la responsabilité d’offrir des programmes de gestion de carrière à leurs employés. Toutefois, seulement trois sur dix (29 %) affirment que leur entreprise offre de tels programmes, les plus grandes entreprises étant plus susceptibles de les offrir. Le manque de temps constitue le plus grand défi, et dans le cas des petites entreprises, la principale raison est le manque de savoir-faire. Les programmes qui sont le plus souvent offerts sont l’encadrement personnalisé (29 %) et la planification de carrière (25 %).
La grande majorité des cadres supérieurs (88 %) s’accordent pour dire qu’il est au moins quelque peu important que les employés puissent réaliser leurs propres objectifs professionnels, et 44 % des entreprises affirment que c’est très important.
Comment les régions du Canada diffèrent-elles?
Quelle région du Canada est la plus durement touchée par la pénurie des compétences? À quel endroit les recommandations des employés sont-elles la pratique de recrutement la plus courante? Dans quelle région du pays les employeurs sont-ils les moins susceptibles d’investir dans la formation du personnel? Voyez les réponses à ces questions et à d’autres en consultant les répartitions régionales du Sondage national des entreprises du CERIC.
Par exemple, une proportion beaucoup plus élevée des répondants de l’Ontario (38 %) estiment qu’il est « facile » ou « plutôt facile » de trouver les bonnes personnes possédant les compétences appropriées pour pourvoir les postes vacants que dans les autres régions du Canada (Colombie-Britannique 22 %, Prairies 26 %, Québec 21 % et Canada atlantique 25 %).
Autre fait digne de mention : trouver des personnes qui possèdent des compétences générales adéquates semble être plus difficile en Ontario que dans les autres régions. Près des trois quarts des répondants de cette province (73 %) ont déclaré qu’il était « plutôt difficile » ou « difficile » de le faire. La moyenne était près de 10 points de pourcentage plus basse dans les autres régions (64 %).
Ce sondage était co-commandité par le Groupe Banque TD. La version intégrale du rapport, intitulé Le développement de carrière en milieu de travail : sondage des entreprises canadiennes, est accessible en ligne.