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22 janvier, 2015Par Gillian Johnston
Des conseils pour aider vos clients désireux de travailler à l’étranger, par une intervenante en développement de carrière qui a elle-même fait le grand saut
C’est incroyable comment un simple coup de téléphone peut changer votre vie. Un jour, de retour à mon bureau après un cours, il y avait un message sur ma boîte vocale qui allait changer ma vie, de la part d’un recruteur qui cherchait des formateurs de conseillers d’orientation pour un poste aux Émirats Arabes Unis (ÉAU). J’ai passé un total de six ans et demi à former des femmes des ÉAU en orientation professionnelle. Cet article porte sur quelques-unes des choses que j’ai apprises de cette expérience, ainsi que des expériences d’autres amis qui ont choisi de travailler et de vivre à l’extérieur du Canada. J’espère que cette réflexion pourra vous aider lorsque vous travaillerez avec des gens qui envisagent de travailler et de vivre à l’étranger, ou peut-être pour votre propre carrière.
Quels sont vos objectifs?
Heureusement, quand mon tour est venu, j’avais déjà complété l’exercice d’établissement d’objectifs de Barbara Sher, ce qui m’a permis d’exprimer ce que je voulais pour ma carrière : continuer à enseigner ce que j’enseigne déjà, dans un autre pays, dans un endroit près de la mer avec beaucoup de soleil. Cependant, j’avais pensé faire cela après ma retraite en 2014. Je n’avais pas envisagé de le faire plus tôt. Lorsque l’appel est venu, je n’écoutais qu’à moitié le message du recruteur sur ma boîte vocale; mon subconscient s’est réveillé et j’ai dit à haute voix, « oh ça a l’air intéressant! » C’était exactement ce que je voulais, seulement pas au moment que j’avais prévu. Un cas parfait de « hasard planifié, » comme dirait Krumboltz.
Donc, lorsque l’on travaille avec nos clients, c’est très important d’explorer c’est quoi au juste qu’ils veulent. Bien sûr, chaque cas est différent. Pour certains, travailler à l’étranger peut être un moyen de faire avancer leur carrière en obtenant une expérience internationale; pour d’autres, c’est davantage une question de style de vie que d’ambition professionnelle. Certains vont voir cette expérience comme un moyen de grimper les proverbiaux échelons professionnels, d’autres ne sentent pas qu’ils ont vraiment le contrôle sur cette décision car elle implique un transfert avec leur employeur international actuel. Quel que soit le stimulus initial, notre travail en tant que praticiens est d’aider chaque individu à examiner leurs options, en prenant clairement en compte les effets à long et à court terme.
Vivre et travailler à l’étranger implique d’importantes conséquences qui doivent être prises en considération. Combien de temps votre client se voit-il passer à l’extérieur du pays? Pour certains, un court séjour de six mois à trois ans peut être l’objectif. D’autres, en particulier ceux qui ont envie de voyager, peuvent considérer cela comme un mode de vie. Souvent, plus vous passez de temps à l’extérieur de votre pays, plus il est difficile de revenir. Ce n’est pas facile d’obtenir un emploi dans votre pays si vous avez vécu toute votre expérience de travail à l’étranger. Les gens qui reviennent au bercail après une dizaine d’années peuvent être confrontés au même problème que de nombreux immigrants : pas d’expérience canadienne. Par conséquent, il est important d’aider vos clients à adopter une vision à long terme concernant les points positifs et les inconvénients potentiels de leur décision, et de tenir compte non seulement du départ, mais aussi du retour dans leur processus décisionnel.
Faites vos devoirs
Nous conseillons à nos clients d’effectuer une recherche en profondeur sur les compagnies où ils souhaitent travailler, ici à la maison; cela s’applique aussi pour les entreprises à l’étranger. En outre, le client a besoin de faire des recherches sur le pays, la ville ou l’emplacement au sein de ce pays, les mœurs du pays, les lois, les droits, les conditions de vie, etc. Le travail peut être intéressant, le lieu de travail peut être merveilleux, mais si votre client et sa famille ne sont pas satisfaits des conditions de vie, le rêve peut se transformer en cauchemar.
Pour beaucoup de gens, le désir de vivre et de travailler à l’étranger est lié à leur désir de découvrir d’autres façons de vivre. Aidez vos clients à trouver de l’information sur ce que c’est que de vivre dans leur pays de destination. Dans mon cas, j’ai contacté deux personnes que je connaissais qui avaient vécu aux Émirats Arabes Unis et j’ai obtenu beaucoup de renseignements utiles de leur part. La plupart des gens que je connaissais qui avaient travaillé à l’étranger étaient très ouverts à partager les hauts et les bas de leur expérience.
Vous pouvez également préparer vos clients à un interview sur Skype et aux autres méthodes de recrutement à distance. Tous les trucs habituels de préparation à la recherche d’emploi s’appliquent. Les intervieweurs poseront probablement des questions sur l’expérience de vos clients en matière de communication interculturelle, alors ce sera utile d’avoir des exemples prêts à l’avance. Assurez-vous également qu’ils préparent des questions appropriées à poser aux intervieweurs, y compris des questions sur la vie dans le pays pour lequel ils postulent. Comme toujours, les employeurs s’attendent à ce qu’ils aient fait leurs devoirs et recherché des informations sur la compagnie, mais aussi sur le pays de destination.
Préparez-vous à changer
Comme pour toute expérience de transition, notre expérience antérieure et notre personnalité influencent la façon dont l’expérience actuelle nous affecte. Aider vos clients à comprendre le processus de transition ainsi que certaines des réactions « normales » pourra les aider sur le long terme quand ils feront face à certains défis. Parler de systèmes de soutien et comment vos clients ont fait face avec succès à d’autres changements dans le passé peut les aider.
Mon expérience personnelle m’a appris que l’on n’est jamais la même personne après. Chaque nouvelle expérience nous donne la possibilité de grandir, de nous remettre en question et d’en apprendre davantage sur nous-même, ou de confirmer qui nous sommes. L’ouverture d’esprit et l’humilité sont d’importants alliés pour cet apprentissage. Nous ne pouvons pas prospérer dans un nouveau pays, une nouvelle culture sans être ouvert d’esprit. Comparer notre nouvel environnement à notre « chez-nous, » c’est normal mais pas toujours utile pour notre intégration. Selon le pays et la culture dans laquelle nous vivons à l’étranger, il peut y avoir plus ou moins de possibilités de vraiment interagir avec la population locale. C’est important de ne pas formuler trop de suppositions au sujet du nouveau pays, de sa culture, ou de la façon dont les choses fonctionnent. C’est mieux de prendre le temps d’observer, de poser des questions et d’explorer avec respect et humilité.
Se trouver dans un nouvel environnement peut catalyser beaucoup de réflexion sur nous-même, en particulier durant la période d’ajustement. Remarquer ses réactions à des événements et des circonstances différentes peut nous permettre d’en apprendre davantage sur ce qui est important pour nous, ce en quoi nous croyons vraiment, quelles sont nos valeurs. C’est important de trouver quelqu’un avec qui partager ces pensées et réactions, quelqu’un qui ne portera pas de jugement. Ceux qui ont de la famille et des amis dans leur nouvel environnement ont accès directement à ce genre de soutien. Pour ceux qui sont seuls, il peut y avoir une période de solitude. J’ai écrit à ce sujet dans de longues et nombreuses épîtres pour mes proches à « la maison »; cela m’a aidé à donner un sens à mon expérience.
Comme le dit T. S. Eliot dans Quatre quatuors :
Nous ne cesserons jamais d’explorer
Et la fin de toutes nos explorations
Sera de parvenir à notre point de départ
Et d’enfin savoir où nous sommes.
Gillian Johnston a 30 ans d’expérience en formation de conseillers en emploi au Canada et aux ÉAU. Elle fut récipiendaire du prix International de la NCDA et siège au Conseil de certification des praticiens en développement de carrière de l’Ontario.