Une étude canadienne révèle que les cadres supérieurs canadiens sont confrontés à des problèmes de recrutement et de compétences
La majorité des cadres supérieurs canadiens (81 %) ont de la difficulté à trouver des candidats possédant les compétences adéquates pour pourvoir les postes vacants et 78 % conviennent qu’il existe un écart de compétences dans leur secteur d’activité respectif, mais peu d’entre eux ont fait appel à l’expertise de professionnels du développement de carrière pour relever les défis du recrutement et du maintien en poste, selon une enquête nationale récemment menée par Environics pour le CERIC*.
Pour Le développement de carrière en milieu de travail : sondage des entreprises canadiennes, le CERIC a sondé 500 cadres supérieurs canadiens dans plus de 11 secteurs d’activité, notamment les services, la vente au détail, l’accueil, la construction et la fabrication. Le sondage met au jour l’opinion actuelle des organisations canadiennes concernant les lacunes en matière de compétences et de talents sur le marché du travail; l’embauche de membres issus de groupes sous-représentés dans le cadre de stratégies pour favoriser l’équité, la diversité et l’inclusion, ainsi que l’importance d’investir dans le développement de carrière. Les résultats du sondage du CERIC sont également comparés avec ceux de 2013 afin d’assurer le suivi des changements survenus au cours des huit dernières années.
Principaux défis pour les entreprises canadiennes
Dans ce contexte pandémique fluide et l’incertitude sous-jacente, la difficulté de trouver de jeunes talents qualifiés s’est accentuée au cours des huit dernières années. Les cinq principaux défis auxquels font face les employeurs sont les suivants :
- une pénurie de main-d’œuvre qualifiée (75 % contre 68 % en 2013);
- la recherche de jeunes travailleurs (66 % contre 51 % en 2013);
- les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement (70 %);
- l’état général de l’économie (69 % contre 77 % en 2013);
- la réglementation et la bureaucratie (52 % contre 63 % en 2013).
Tandis que les employeurs de l’Ontario étaient les moins susceptibles de faire face à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée en 2013, ils sont maintenant les plus sujets à être touchés par cette difficulté, suivis par ceux du Québec et des Prairies.
Recrutement et maintien en poste des talents
Quatre-vingt-un pour cent des cadres supérieurs canadiens ont de la difficulté à trouver des candidats possédant les compétences adéquates pour pourvoir les postes vacants dans leur entreprise – contre 70 % en 2013. Les éléments suivants présentent également une difficulté :
- la recherche de candidats fiables ayant une bonne éthique de travail (29 %);
- un marché du travail compétitif au sein de leur secteur d’activité respectif (23 %).
Tandis que l’importance du curriculum vitæ n’a pas beaucoup changé depuis 2013, les cadres supérieurs trouvent que l’empreinte en ligne d’un employé potentiel est de plus en plus importante (63 % contre 52 % en 2013).
Malgré l’importance croissante de l’équité, de la diversité et de l’inclusion, on constate seulement une légère augmentation de la proportion des cadres supérieurs qui s’efforcent de personnaliser leurs méthodes de recrutement pour attirer et atteindre des membres de groupes sous-représentés (51 % contre 46 % en 2013).
Regard concret sur les compétences générales
Les cadres supérieurs qui éprouvent plus de difficultés à conserver leurs employés (72 %) constatent plus souvent un écart de compétences dans leur secteur d’activité (42 %) et trouvent qu’il est de plus en plus difficile de recruter des candidats possédant les compétences générales qu’ils jugent importantes (40 %). Si une attitude positive (29%) et de bonnes aptitudes à communiquer (22%) continuent d’être considérées comme les deux compétences générales les plus importantes pour les employeurs potentiels, l’importance de la fiabilité a quant à elle augmenté de plus de 100 % depuis 2013.
Le sondage a révélé que les cadres supérieurs sont plus susceptibles d’embaucher une personne appropriée possédant des compétences générales et de lui offrir une formation (78 %).
Investir dans le développement de carrière pour combler l’écart de compétences
Tandis que 73 % des employeurs interrogés reconnaissent leur responsabilité d’offrir des programmes de gestion de carrière à leurs employés, seuls 27 % d’entre eux le font et 45 % ne connaissaient pas le rôle des professionnels du développement de carrière avant de répondre à ce sondage.
« Les cadres supérieurs canadiens ont l’occasion unique d’aider leurs employés à prendre en charge leur carrière, et ce, en investissant dans des stratégies de développement axées sur la détermination de leurs points forts et d’objectifs de carrière précis qui peuvent accroître leur satisfaction au travail, dit André Raymond, CRHA, Université Laval et président du conseil d’administration.
Les résultats de ce sondage seront dévoilés lors d’un débat d’experts de l’industrie lors du congrès Cannexus du CERIC, le 24 janvier à 13 h 15 (heure de l’Est).
*Du 18 novembre au 17 décembre 2021, Environics a mené un sondage téléphonique national auprès d’employés de niveau supérieur de 501 entreprises canadiennes choisies au hasard dans tout le pays. La marge d’erreur est de ± 4,4 points de pourcentage, au niveau de confiance standard de 95 %.