par Sarah Shlote

Comme certains d’entre vous le savez, le domaine de la santé mentale en Ontario est, pour la majorité des professions, non réglementé. À l’exception des psychologues, du travail social, de la psychiatrie et de quelques autres domaines qui sont gérés par des ordres professionnels, il n’y a pas de système d’accréditation qui garantisse la protection des clients par des services de qualité supérieure. Le domaine du counselling en emploi dans notre province tombe dans cette catégorie, compte tenu du fait que ce genre de travail nécessite une connaissance des techniques de counselling émotionnel pour faciliter la connaissance de soi, le développement personnel et l’exploration de carrières.

Depuis quelques années, le OACDP/APPEO (l’Alliance des professionnels et professionnelles de l’emploi de l’Ontario) siège sur le Ontario Coalition of Mental Health Professionals, un regroupement d’associations professionnelles qui cherchent à créer chacune leur propre système d’accréditation ou qui ont déjà complété le processus d’autoréglementation. La tendance actuelle dans le marché du travail, catalysée par l’Ordre des psychologues de l’Ontario, favorise ce genre de développement professionnel pour plusieurs raisons :

  1. Apporter une certaine crédibilité à ces professions;
  2. Offrir un encadrement académique plus spécialisé et concret aux personnes cherchant à développer leur carrière;
  3. Assurer la protection des professionnels grâce à des systèmes d’assurance;
  4. Assurer les meilleurs services possibles aux clients.

Quelques associations professionnelles ont déjà réussi à créer de tels systèmes, dont le Canadian Association of Rehabilitation Professionals (CARP) et l’Association canadienne d’art thérapie (CATA).

Pour certains, l’idée d’établir des normes et conditions d’accès dans un domaine qui a toujours été flexible par rapport aux qualifications de ses membres représente une menace à leur stabilité d’emploi et à leurs futures possibilités de carrière. Certes, un système d’accréditation peut être perçu comme élitiste et encombrant. Ces soucis sont valables et l’Alliance les a pris en considération. En fait, nous cherchons à créer un système qui reconnaîtrait les acquis et compétences transférables de ses membres, tout en insistant sur l’importance de la formation continue afin d’assurer une mise à jour régulière de leurs connaissances. L’accessibilité de la profession, notre crédibilité et la qualité des services offerts nous sont primordiales.

Nous avons déjà entamé le processus initial de recherche qui mènera à la mise en œuvre d’un tel système. La communauté anglophone, représentée depuis plus d’une dizaine d’années par le OACDP, examine les normes et directives nationales par rapport au counselling en emploi ainsi que les particularités ontariennes qui devraient être prises en considération. L’APPEO, qui a vu le jour il n’y a que deux ans, mènera sa propre enquête officielle auprès de ses adhérents prochainement selon la disponibilité des subventions. Un système d’accréditation favorisera le développement professionnel des francophones, qui n’ont pas accès à un programme d’éducation post-secondaire spécifique à leurs besoins dans leur langue en Ontario et qui doivent souvent apprendre sur le tas ou se contenter de formations et de ressources en anglais.

Pour de plus amples renseignements et pour connaître un modèle réussi, veuillez contacter le Career Development Association of Alberta ou l’APPEO au (416) 444-4006.

 

Sarah Schlote est conseillère bilingue en emploi pour l’ACFO de London-Sarnia et s’occupe actuellement de la coordination des activités francophones de l’APPEO, qui est gérée uniquement par une équipe de bénévoles dévoués à cette cause. En tant qu’éducatrice dynamique, elle anime des ateliers sur l’exploration de carrière et les techniques de recherche d’emploi, offre des services de counselling et de consultation en rédaction du CV et possède une vaste expérience dans la création d’ateliers et de ressources éducatives. Elle envisage une maîtrise en counselling.