Le MBTI – Indicateur de types psychologiques Myers-Briggs

par Wilfrid Larochelle, c.o.

Deux Américaines, Katherine C. Briggs et Isabel Briggs Myers, réalisent, en 1962, un outil basé sur la théorie des types psychologiques développée par Carl Gustav Jung en 1921 postulant qu’il est possible de comprendre en grande partie le comportement humain à partir des différences individuelles de perception et de jugement ainsi que par la direction de l’énergie psychique (introversion–extraversion). Ces différences individuelles déterminent comment la personne prend conscience des gens, des choses, des événements et du monde en général ainsi que le mode qu’elle privilégie pour arriver à ses fins. Elles marquent les assises de ses intérêts, ses valeurs, ses motivations et ses habiletés personnelles. Les postulats à la base de la théorie des types psychologiques sont l’énergie psychique, les attitudes et les fonctions psychologiques.

Selon cette théorie, les attitudes et les fonctions s’opposeraient et ne pourraient être utilisées simultanément, d’où l’introduction de la notion des échelles bipolaires. Chaque individu posséderait une attitude prédominante (E ou I) qui se combinerait avec une des quatre fonctions (S, N, T ou F) pour produire huit types psychologiques (ES, IS, EN, IN, etc.). Afin de connaître quel genre de fonction (perceptuelle ou de jugement) est la plus forte, Isabel B. Myers a conçu, en 1980, la polarité Jugement-Perception en se basant sur la distinction faite par Jung entre les types irrationnels (perception) et les types rationnels (jugement). C’est ainsi que les seize types psychologiques de base se sont développés.

Clientèle cible

L’Indicateur peut être utilisé en éducation, en counseling, ainsi que dans toute situation qui demande de la coopération ou du travail d’équipe auprès des adolescents de 16 ans et plus et des adultes.

Résumé de l’inventaire

Il existe cinq formes du MBTI américain. Psychometrics Canada nous offre deux versions françaises sur le Web : la version M de 93 items et la version Q de 144 items.

Le MBTI est un inventaire constitué d’items à choix forcé répartis selon deux types: des couples de phrases et des couples de mots où le sujet doit faire un choix.

Exemple 1 : Avez-vous tendance à passer beaucoup de temps seul ou avec d’autres personnes ?

Exemple 2 : Dans chaque ensemble de mots, lequel vous plaît le plus ? (ex. : parler ou écrire)

L’Indicateur est composé de quatre échelles bipolaires

• E-I: Extraversion-Introversion, réfère à la direction privilégiée pour fixer son attention, soit l’extérieur ou l’intérieur.
• S-N: Sensation-Intuition, se rapporte à la manière d’obtenir de l’information, soit par un mode de perception sensorielle, soit par une perception intuitive.
• T-F: Pensée (Thinking)-Sentiment (Feeling), concerne la façon habituelle de prendre des décisions, soit d’après la pensée logique, soit d’après les sentiments.
• J-P: Jugement-Perception, relié au style de vie préféré, soit fondé sur le jugement (T ou F), soit fondé sur la perception (S ou N).

Le type psychologique est donc formé par une attitude, une fonction perceptuelle, une fonction de jugement et un style de vie ou une orientation. On dégage seize types possibles selon les combinaisons des préférences obtenues. Généralement, les habiletés des personnes vont dans le même sens que leurs préférences, mais ce n’est pas toujours le cas.

Les profils générés sur Internet

Pour la version M, le système génère trois corrections au choix du professionnel:

• Le profil de deux pages.
• Le rapport explicatif sur sept pages.
• L’interprétation sur onze pages pour les organisations.

Pour la version Q, le système génère deux corrections au choix du professionnel:

• Le profil de cinq pages.
• Le rapport explicatif de vingt-quatre pages.

Ressources

• Il existe plusieurs ressources sur le MBTI disponibles auprès de Psychometrics Canada.
• Plusieurs programmes de formation sont proposés dont celui de Joscelyn Poirier c.o.

Mes commentaires

• Souci de respecter la validité apparente des questions.
• Très utile en counseling.
• Bibliographie de recherche importante.
• Les résultats de l’Indicateur sont présentés de façon positive.
• Selon plusieurs études d’Eduardo Casas, les types psychologiques qui prédominent dans un milieu ou une culture ne sont pas nécessairement les mêmes que ceux d’autres milieux ou cultures.
• Une personne en période de crise peut ne pas avoir son comportement habituel lorsqu’elle répond au questionnaire.
• Il est possible que l’évaluation ait lieu dans un contexte où la personne cherche à répondre aux attentes de l’autorité plutôt que selon ses préférences, donc la fiabilité des résultats est très mitigée en processus de sélection.
• Si la personne est en processus de développement, il est possible qu’elle expérimente des fonctions ou des attitudes nouvelles, ce qui aurait pour effet de fausser ses résultats.

Wilfrid Larochelle, c.o., est président de l’entreprise Les Projets Alpha et Oméga et auteur des chroniques « Test en ligne » pour le Bulletin OrientAction.

Vous pouvez consulter les chroniques précédentes à partir des archives du Bulletin dans la section du même nom sur le site OrientAction.

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