Les professionnels du développement de carrière peuvent travailler en collaboration avec des professionnels de la santé pour aider les clients à envisager, au cours de leur rétablissement, toutes les options de retour au travail possibles

Par Dre Marie-Helene Pelletier

Les faits sont clairs : les problèmes de santé mentale représentent en moyenne plus de 30 % des réclamations pour invalidité de longue durée (Commission de la santé mentale du Canada). Près de la moitié de ces réclamations touchent la dépression (Financière Sun Life). Il n’est donc pas étonnant que les professionnels en développement de carrière et en santé soient appelés à travailler à un moment ou un autre avec des employés en absence de travail due à un problème de santé mentale.

Que je m’entretienne avec des professionnels qui fournissent du soutien aux employés en absence de travail ou à des employés en absence en raison d’un problème de santé mentale, trois obstacles au retour au travail reviennent sans cesse. Voici un aperçu de chacun de ces obstacles et de la façon de les surmonter.

Obstacle no 1 – Je ne m’imagine absolument pas retourner au travail

Cette phrase, je l’entends souvent à mon cabinet. Ce n’est pas étonnant, compte tenu de l’influence qu’exerce le « nuage » de la dépression sur les pensées. Ma réponse est simple : rappelez à votre client de se concentrer tout d’abord sur son retour à une bonne santé mentale. Le professionnel de la santé de votre client a à l’esprit le retour au travail de celui-ci et l’aidera à cheminer dans cette direction. Une des responsabilités premières de l’employé en absence de travail est d’avoir les bonnes resources et de participer activement au traitement. Donc, en consultant un psychologue et un médecin et en accédant à d’autres ressources au besoin, il est sur la bonne voie. Les détails de son retour au travail se clarifieront lorsqu’il aura récupéré.

Obstacle no 2 – Je ne suis pas persuadé(e) de pouvoir retrouver une santé optimale

La santé optimale n’est souvent pas l’objectif le plus utile : concentrez-vous sur le retour à un fonctionnement au quotidien qui permet le retour au travail dans une certaine capacité. Les compagnies d’assurances travaillent fort avec les professionnels de la santé pour garder les employés concentrés sur leur retour au travail (au lieu de travailler sur tous les aspects pouvant être optimisés). Les petits pas finissent souvent par entraîner de grands gains et un retour au rendement d’avant le problème de santé mentale.

Obstacle no 3 – Je ne suis pas persuadé(e) de pouvoir occuper mes anciennes fonctions

En vérité, de nombreux chemins s’offrent aux employés. Un seul de ces chemins est un retour à leur emploi à temps plein, généralement de façon progressive. L’employé reçoit le feu vert de son médecin et de son psychologue pour reprendre le travail. Il en informe son employeur et un horaire de retour progressif est établi. L’employé reprend le travail deux semaines plus tard. Il assume graduellement de plus en plus de responsabilités, tout en consultant son psychologue à quelques reprises.

Il y a beaucoup d’autres scénarios, comme l’employé qui assume de nouvelles fonctions auprès du même employeur ou qui quitte pour une autre entreprise. Le congé pour récupérer est aussi un congé pour réfléchir – c’est une excellente occasion pour l’employé de réfléchir à son rôle au travail, à ses forces et à son cheminement de carrière.

En tant que professionnels, notre rôle consiste entre autres à favoriser le retour à la santé de l’employé et à l’inviter à étudier toutes les possibilités qui s’offrent à lui lors de son retour sur le marché du travail.

La Dre Marie-Helene Pelletier est psychologue praticienne et haute dirigeante d’expérience. Elle est bilingue et possède la combinaison rare d’un doctorat et d’une maîtrise en administration des affaires. Par sa pratique individuelle, ses conseils en matière de santé mentale au travail et ses conférences sur la résilience, elle aide les particuliers et les entreprises à améliorer leur santé et leur rendement. Entrez en contact avec Marie-Hélène à l’adresse drmhpelletier.com, sur LinkedIn et sur Twitter.