par Patricia Bonneau

Depuis quelque temps, le système scolaire francophone du Nouveau-Brunswick est engagé activement dans l’aventure de l’approche orientante. Le document de 2003 du ministère de l’Éducation, secteur francophone, énonçant le nouveau cadre de référence de l’orientation, a servi en quelque sorte de tremplin à l’intégration de cette nouvelle approche dans nos écoles. La mission de l’orientation est soulignée comme étant l’engagement de tout le personnel scolaire et d’autres partenaires pour faciliter chez l’élève le développement de son identité et de sa maturité vocationnelle tout en l’aidant à planifier son projet de vie-travail et à acquérir des valeurs et des compétences en employabilité.

Dans ce contexte, l’approche orientante met de l’avant la collaboration de la direction, des enseignants et des conseillers d’orientation afin d’insérer l’orientation au coeur même du projet éducatif de l’école. Selon une pratique décloisonnée où l’ensemble de l’école est engagé dans l’orientation scolaire et professionnelle des élèves, le conseiller d’orientation demeure la personne-ressource et l’agent de liaison entre l’école et le monde.

Le ministère de l’Éducation a offert aux conseillers d’orientation une formation lors de laquelle des exemples d’activités et des outils leur ont été présentés. De plus, le ministère de l’Éducation a financé l’achat de ressources matérielles développées au Québec (La collection orientante) qui ont été distribuées à chaque conseiller d’orientation. Cette formation et ces ressources permettent aux écoles de se lancer doucement mais sûrement dans l’appropriation et l’expérimentation de cette approche. L’appui du Ministère et des districts permet aux conseillers d’orientation d’aller de l’avant, et ce, tout en respectant le rythme de chacun. En effet, bien qu’il y ait un document provincial exposant la nouvelle philosophie de l’orientation pour les écoles secondaires francophones du Nouveau-Brunswick, les caractéristiques de chaque école sont aussi prises en considération. Ces réalités sociales, économiques ou géographiques lui donnent par le fait même toute sa couleur et son unicité. Alors, il est essentiel d’en tenir compte et même de miser sur ces différences pour assurer le succès de l’approche orientante dans nos écoles. Les conseillers d’orientation sont invités à partager avec le Ministère et leurs collègues de la province leurs activités, leurs réussites et les défis qu’ils rencontrent. Le fait d’avoir un système scolaire de plus petite taille au Nouveau-Brunswick représente aussi un réel avantage. En effet, la collaboration, l’échange et l’entraide s’en trouvent facilités.

L’approche orientante au Nouveau-Brunswick en est à ses premières semences, mais déjà l’engagement des principaux acteurs est remarquable. Voici justement quelques exemples d’activités orientantes développées récemment par des conseillers d’orientation en collaboration avec des enseignants :

Invitons nos jeunes au travail

(9e année).

En collaboration avec le département de français, les élèves iront vivre une journée d’observation en milieu de travail. Par la suite, ils feront une rédaction et une présentation en classe ayant pour but d’explorer les différents milieux de travail et de se connaître davantage.

Holland, RIASEC

(9e année).

En collaboration avec les enseignantes de formation personnelle et sociale, les élèves feront l’inventaire d’intérêts à l’aide du programme Choix. Ils seront amenés à faire le lien avec les professions et les matières scolaires. Les intelligences multiples (10e année). En collaboration avec les enseignantes de formation personnelle et sociale, les élèves identifieront leurs forces parmi les intelligences multiples. À partir du programme Choix, les élèves seront amenés à faire le lien entre leurs forces, les professions et la connaissance de soi (intérêts et habiletés).

Stages d’observation en milieu de travail

(10e année). En collaboration avec les enseignants d’anglais, les élèves feront un stage d’une journée avec un professionnel de leur choix. Ensuite, ils soumettront un compte rendu dans lequel l’élève aura fait le lien entre la profession observée et ses propres intérêts et habiletés. Les présentations en classe permettront aux élèves d’être exposés à un ensemble de professions.

Par ailleurs, l’approche orientante s’insère naturellement dans le renouvellement du secondaire francophone. Plusieurs actions entreprises dans le cadre du secondaire renouvelé incorporent les fondements de l’approche orientante. Par exemple, six résultats d’apprentissage transdisciplinaires sont dorénavant intégrés à toutes les matières, et il s’agit de la communication, des technologies de l’information et de la communication, de la pensée critique, du développement personnel et social, de la culture et patrimoine et des méthodes de travail. Ceci signifie que chaque enseignant doit faire en sorte que les élèves atteignent ces résultats à l’intérieur de sa propre discipline. Pour y arriver, l’approche orientante constitue un moyen très intéressant, puisque les liens entre les résultats transdisciplinaires et les compétences essentielles et en employabilité peuvent être facilement illustrés.

Finalement, l’approche orientante est très bien amorcée dans nos écoles secondaires francophones, grâce aux efforts, à l’énergie et à l’attitude positive que nos conseillers d’orientation démontrent dans leur travail. Non seulement leurs projets orientants permettent aux élèves de préparer leur projet d’avenir, mais stimulent positivement leur motivation et favorisent une meilleure réussite éducative.

 

Patricia Bonneau est agente pédagogique provinciale en orientation et coordonnatrice du programme Un avenir à découvrir pour le ministère de l’Éducation du Nouveau-Brunswick. Courriel : patricia.bonneau@gnb.ca