Des milliers d’enfants réfugiés arrivent chaque année au Canada après avoir vécu le traumatisme de la guerre, de la séparation des membres de leur famille et du décès d’êtres chers. Dans leur pays d’adoption, ils tentent de s’intégrer tant bien que mal à leur nouvel environnement scolaire. Cette nouvelle étude, menée par Jan Stewart, professeure agrégée à la faculté de l’éducation de l’Université de Winnipeg, vise à aider ces jeunes à s’orienter dans leur nouveau milieu scolaire et à trouver un travail intéressant. Le CERIC et le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) en financent les travaux.

« L’intégration est un processus bidirectionnel, souligne Jan Stewart. Ces jeunes essaient de trouver leur voie, et nous avons un rôle important à jouer afin de les soutenir et de comprendre leurs besoins particuliers. Notre étude porte sur ce qui fonctionne bien et sur la raison de ce succès afin de mettre au point des pratiques exemplaires que nous partagerons avec des formateurs et des décideurs. »

Chaque année, environ 240 000 immigrants s’installent au Canada, et environ 6 000 d’entre eux sont des réfugiés âgés de moins de 18 ans (Statistique Canada, 2012). On estime que d’ici 2031, près de 30 % de la population sera composée de membres des minorités visibles et qu’environ 36 % de ceux-ci seront âgés de moins de 15 ans (Statistique Canada, 2010).

Intitulée Des services de développement de carrière adaptés à la culture pour répondre aux besoins des enfants réfugiés ou immigrants, cette étude triennale rassemble des chercheurs de Winnipeg, de Calgary, de St. John’s et de Charlottetown. Ces chercheurs mènent des enquêtes approfondies auprès d’organismes de la communauté qui viennent en aide aux réfugiés et examinent les programmes de développement de carrière et d’orientation professionnelle offerts. L’étude vise à déterminer la façon de répondre aux besoins des jeunes réfugiés en matière de développement de carrière et de les aider à passer des bancs d’école au milieu du travail.

En 2016, l’Université de Winnipeg organisera une consultation à l’échelle nationale auprès des décideurs afin de discuter des résultats obtenus.

« Nous avons de très bons programmes qui fonctionnent, mais l’approche est partielle. Les jeunes réfugiés ont dû arrêter l’école et ils ont subi des traumatismes émotionnels. Pour leur offrir des services adéquats, nos formateurs ont besoin de formations et de connaissances additionnelles. Notre but est de mettre au point des ressources pratiques pour les écoles et les professeurs. Il nous reste beaucoup de travail à accomplir pour nos préparer à travailler au sein de villes et d’un pays où règne la diversité », ajoute Jan Stewart.

Jan Stewart a donné de nombreux séminaires dans le cadre de conférences nationales et internationales sur les besoins et les défis liés à l’apprentissage des enfants qui ont été touchés par les conflits, la violence, la maltraitance, les problèmes de santé mentale, la négligence et la violation des droits de la personne. Elle est l’auteure de The Anger Workout Book for Teens, de The STARS Program et de The Tough Stuff Series; et d’un livre intitulé Supporting Refugee Children: Strategies for Educators (University of Toronto Press).