Le Sondage 2015 des spécialistes de l’orientation professionnelle réalisé par le CERIC – auquel plus de 1000 répondants à l’échelle du Canada ont participé – dépeint un milieu largement dominé par des femmes dont le revenu est modeste malgré leur niveau élevé de scolarisation. Les répondants se disent grandement préoccupés par la méconnaissance du public quant aux interventions des spécialistes de l’orientation professionnelle en matière de développement de carrière, même si près de 60 % ont remarqué ces dernières années une nette amélioration de la perception de leur valeur.

Le sondage, mené en ligne entre le 19 octobre et le 20 novembre 2015, présente un aperçu démographique du milieu de l’orientation professionnelle au Canada et examine les besoins et les tendances de la recherche en matière de perfectionnement professionnel, en plus d’aborder les enjeux auxquels le milieu est actuellement confronté. Mené tous les quatre ans, ce sondage vise à mieux cerner les réalités du milieu et à faire connaître les programmes du CERIC.

L’une des plus importantes données démographiques indique que les femmes sont disproportionnellement représentées (82 %) dans le milieu de l’orientation professionnelle. Le plus haut niveau de scolarité atteint est le baccalauréat pour un peu plus du tiers des répondants, alors que 41 pour cent d’entre eux possèdent une maîtrise.

Un peu moins de 30 % des participants travaillent dans le secteur postsecondaire, alors que 35 % occupent un poste dans un organisme sans but lucratif. La plupart des répondants indiquent gagner un salaire annuel brut se situant entre 40 001 $ et 55 000 $.

Environ le tiers des spécialistes de l’orientation professionnelle se disent préoccupés par le fait que le public ne comprend pas vraiment ce qu’est le développement de carrière, ni d’ailleurs l’intérêt des interventions des professionnels en développement de carrière. Cela dit, 60 % des professionnels du domaine croient qu’au cours des dernières années, une part croissante du public en est venue à comprendre et à apprécier leurs interventions. Les répondants sont également préoccupés par la précarité ou la rareté du financement, ainsi que par les piètres conditions de travail (p. ex. salaire peu élevé, charge de travail et faibles perspectives d’avancement).

Les membres de la communauté des services d’orientation professionnelle ont des champs d’intérêt très vastes en matière de développement de carrière. Pour 66 % des répondants, il est hautement prioritaire d’en apprendre plus sur les carrières et sur le marché du travail. Les répondants étaient tout aussi nombreux (62 %) à souhaiter améliorer leur méthode d’« évaluation des besoins en matière de compétences essentielles » et leurs compétences pour « travailler avec des populations diversifiées ». Il importe de noter que les professionnels du domaine ne bénéficient que d’un faible soutien financier de la part de leurs employeurs pour couvrir leurs frais de formation professionnelle, et que le tiers d’entre eux ne disposent même d’aucun budget de formation professionnelle.

Les spécialistes de l’orientation professionnelle prennent part à une foule d’activités de recherche, même si l’évaluation de l’impact du travail accompli est moins répandue. La compilation de données administratives de programmes était la forme la plus répandue de cueillette de données (45 %), suivie par les sondages à la sortie (42 %) et les sondages à l’accueil (38 %). Une minorité importante des programmes ou services de développement de carrière ou d’orientation professionnelle ne comprennent pas d’évaluation de l’impact du travail accompli. Près de 40 % des répondants ont indiqué ne pas disposer de procédures pour évaluer les répercussions de leurs interventions en matière de développement de carrière.

Les professionnels du domaine aimeraient qu’il y ait davantage de recherche sur des sujets liés au développement de carrière, le domaine « pratiques, méthodes, techniques et outils du développement de carrière » étant de loin le champ d’études ayant récolté le plus d’intérêt. Voici quelques exemples particuliers relevant de ce thème : l’évaluation et le matériel préalables au counseling; la résilience dans le développement de carrière; les répercussions de l’exclusion sociale sur les stratégies ou les outils de développement de carrière. Les spécialistes de l’orientation professionnelle se sont montrés également intéressés à ce que davantage d’études portent sur les effets ou la valeur des pratiques, et notamment : le type d’information ou de participation le plus efficace auprès des élèves du secondaire; les tests d’inventaire d’intérêts les plus pertinents pour les adultes à mi-carrière vivant une transition professionnelle; et les avantages des interventions individuelles par rapport aux interventions de groupe.

Le Rapport des faits saillants du sondage peut maintenant être consulté. D’autres analyses du sondage seront diffusées dans les mois à venir.