Malgré les vastes défis soulevés par la pandémie mondiale actuelle, les spécialistes de l’orientation professionnelle et de l’emploi canadien affichent une résilience et une capacité d’innovation remarquables alors qu’ils repensent leurs façons de travailler. En tirant parti des technologies, 89 % des répondants indiquent qu’ils assurent la prestation des programmes et des services à distance par la mise en œuvre de nouvelles approches pour combler les besoins de leurs étudiants, clients et employeurs. Ces constatations proviennent des résultats du nouveau sondage éclair du CERIC sur la reprise des activités, qui a recueilli de l’information sur les incidences de la COVID-19 sur les services d’orientation professionnelle alors que nous abordons la phase de reprise. Au total, 1 146 professionnels du développement de carrière ont répondu au sondage du 4 au 12 juin.

L’utilisation de la vidéoconférence en plus du téléphone, du courriel et du clavardage afin de venir en aide à nos clients s’est généralisée. Les prestataires de services d’orientation professionnelle et d’emploi améliorent leurs offres de plusieurs façons : réalisation de documents vidéo et de balados pour fournir à distance des services d’orientation en recherche d’emploi, développement de contenu pour Instagram et YouTube, mise sur pied de salons de l’emploi virtuels, animation de séances de clavardage sur Twitter, préparation de clients à des entrevues numériques, collaboration avec les employeurs pour trouver des occasions permettant à des étudiants d’occuper des postes virtuels, et même achat de tablettes pour des clients afin de surmonter les obstacles à l’accès. Les répondants au sondage reconnaissent que la prestation de services à distance peut présenter des difficultés pour certains groupes vulnérables, mais les professionnels du développement de carrière soulignent qu’elle peut aussi contribuer à élargir l’accès aux services, accroître l’habileté numérique et renforcer l’adaptabilité.

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Voici quelques commentaires de répondants concernant la transformation des services d’orientation professionnelle :

  • « Ceci nous a forcés à revoir les services que nous offrons et nos méthodes de prestation, et de les rationaliser pour les rendre plus pertinents. »
  • « C’est une occasion pour les clients de prendre le temps de faire des recherches et de planifier un changement de carrière ou de déterminer un cheminement de carrière. »
  • « Nous avons établi des partenariats avec d’autres fournisseurs de services pour offrir des conseils à distance, des webinaires et de l’information en ligne afin de remplacer les services qu’ils devaient auparavant offrir dans leurs bureaux. »
  • « Dans le but de comprendre en quoi consiste la “nouvelle normalité”, j’ai dû faire preuve de plus de créativité, d’empathie et d’ouverture d’esprit dans mes approches concernant tous les aspects de mon travail. »
  • « Offrir plus de services à distance à l’avenir, en élargissant notre territoire géographique et en étant plus accessibles aux personnes aux prises avec des défis liés aux déplacements, à la mobilité ou au soin des enfants. »
  • « Faire appel à la résilience de clients pour relever des défis et stimuler la souplesse dans leur recherche d’emploi. »

Cependant, les réalités actuelles soulèvent des défis très concrets à la viabilité de plusieurs organisations, car près d’un quart des répondants (23,7 %) indiquent qu’ils ont dû réduire ou fermer des programmes ou des services, et qu’un répondant sur cinq a été obligé de mettre à pied des employés ou de réduire leurs heures de travail. Entre-temps, 17,2 % des répondants signalent une demande accrue des étudiants et des clients pour leurs services, et une organisation sur cinq a été en mesure d’établir de nouveaux partenariats et services. L’avenir demeure incertain : plus de la moitié des répondants (54,1 %) s’attendent à être encore ouverts dans six moins avec des effets limités sur leurs activités, tandis que 21,9 % prévoient être en mesure d’élargir leur offre de services.

Globalement, les professionnels du développement de carrière ont indiqué que cette période a été une source de stress pour 83,9 % de leurs étudiants et clients, et que seulement 16,1 % d’entre eux considèrent qu’elle a représenté une occasion. Ils signalent que parmi ces groupes, ce sont les personnes souffrant de problèmes de santé mentale qui ont été le plus négativement affectées, suivies des personnes sans emploi et à faible revenu. Parmi les répondants, 44,1 % indiquent que leurs clients sont mal ou peu équipés pour affronter les effets de la situation sur le plan de la santé mentale.

Ce sondage avait pour but de recueillir de l’information essentielle sur l’évolution du secteur du développement de carrière au Canada pendant la reprise. Nous prévoyons effectuer le sondage éclair de nouveau à la fin de l’été et pendant l’automne pour suivre les changements dans le temps. Les résultats du sondage continueront de montrer comment les intervenants repensent les services d’orientation professionnelle et de témoigner de l’utilité publique des activités des spécialistes de l’emploi et de la carrière durant cette période de perturbations profondes pour la main-d’œuvre.