En ce début d’année 2021, certains signes précurseurs de stabilisation apparaissent dans le secteur des services d’orientation professionnelle au Canada, tandis que la santé mentale et l’épuisement professionnel sont des préoccupations croissantes, selon le plus récent sondage éclair du CERIC concernant la reprise des activités. Les sondages en ligne avaient pour but de vérifier comment les spécialistes de l’emploi et de la carrière partout au pays s’adaptent à la pandémie de COVID-19 et réinventent les services d’orientation professionnelle. Le sondage le plus récent a été effectué auprès des intervenants du domaine du 30 novembre au 9 décembre, et il a permis d’obtenir 771 réponses. Les deux sondages précédents ont été réalisés en juin et septembre 2020. Les résultats du sondage soulignent l’utilité publique du développement de carrière durant cette période de perturbations profondes pour la main-d’œuvre. De plus, ils mettent en évidence l’avantage de cultiver un état d’esprit favorable au développement de carrière.

En ce qui concerne l’évolution des activités des services d’orientation professionnelle au cours de la dernière année, de nombreux lieux de travail ont fait face à des enjeux tels que la réduction des heures de travail du personnel, les licenciements, la réduction du financement et la réduction ou la fermeture de programmes ou de services. Cependant, on peut aussi voir quelques points positifs. Dans les sondages de septembre et de novembre, les répondants ont noté une augmentation significative par rapport à juin dans l’embauche de nouveau personnel pour répondre à la demande accrue, ainsi que dans le développement de nouveaux partenariats et services. En novembre, une nouvelle option de réponse a été ajoutée, qui montre que 55,5 % des lieux de travail ont été restructurés pour répondre aux nouvelles réalités.

Dans le sondage de novembre, on a examiné plus en détail l’évolution de la demande de services et de soutien. Pour les répondants qui ont noté une augmentation de la demande, les trois principales réponses étaient les suivantes :

  • Plus de rencontres individuelles virtuelles avec les clients et les étudiants
  • Plus de correspondance par courriel avec les clients et les étudiants
  • Plus de clients potentiels et d’étudiants qui communiquent avec nous de manière proactive pour se renseigner ou obtenir du soutien

Pour ceux qui ont noté une diminution de la demande, les trois principales réponses étaient les suivantes :

  • Moins de clients potentiels et d’étudiants qui communiquent avec eux de manière proactive pour se renseigner ou obtenir du soutien
  • Moins de clients et d’étudiants qui veulent accéder à des services ou à des programmes spécifiques
  • Moins de clients et d’étudiants qui participent aux webinaires et aux tutoriels en ligne

Malgré les défis posés par la pandémie de COVID-19, un pourcentage élevé de personnes interrogées dans le cadre des trois sondages ont indiqué qu’elles seraient en mesure de continuer à fonctionner, même en apportant de légers changements aux services et programmes.

En novembre, le CERIC a demandé quels changements mis en place pendant la pandémie les lieux de travail prévoyaient maintenir à l’avenir. Les trois principales réponses étaient les suivantes :

  • Utilisation continue ou accrue de la technologie des vidéoconférences ou des téléconférences pour la tenue de réunions
  • Maintien ou augmentation des services ou programmes offerts en ligne plutôt qu’en personne
  • Modalités de travail plus souples

En ce qui concerne les répercussions de la pandémie en cours, les répondants aux sondages de septembre et novembre ont noté que leurs étudiants et clients faisaient face à des défis importants sur le plan de la santé mentale. De plus, en novembre, 54,2 % des répondants ont indiqué que leur propre santé mentale avait décliné, par rapport à 38,1 % en septembre. En ce qui a trait à l’épuisement professionnel, les personnes interrogées en novembre étaient plus préoccupées par leur propre épuisement professionnel et celui de leurs dirigeants par rapport à septembre.

Dans le cadre des trois sondages, le CERIC a posé diverses questions pour savoir comment les répondants faisaient face à différents types de difficultés. En novembre, les deux principales difficultés indiquées en lien avec les répercussions de la pandémie sur le lieu de travail concernaient le bien-être et la productivité. Dans le sondage de septembre, les défis mentionnés comprenaient notamment :

  • l’incertitude continue liée à la COVID-19 et ce que cela signifiera quant à la façon dont ils font leur travail;
  • la perte de liens directs avec les collègues, les bénévoles, les clients et les étudiants;
  • les changements sur le marché du travail qui pourraient affecter les possibilités d’emploi pour leurs clients ou étudiants; et
  • le maintien de l’équilibre entre le travail et la vie personnelle.

En novembre, selon 37,7 % des répondants, le principal défi qu’anticipaient les spécialistes de l’emploi et de la carrière était de maintenir la motivation de leurs clients ou étudiants au cours des prochains mois.

De plus, en novembre, une majorité de répondants ont indiqué se sentir plutôt ou très équipés pour faire les trois choses suivantes en prévision de 2021 :

  1. Promouvoir la valeur du développement de carrière auprès de leurs clients et étudiants
  2. Aider leurs clients et étudiants à se préparer à l’évolution du marché du travail
  3. Communiquer avec des employeurs pour soutenir le développement de carrière de leurs clients et étudiants

Dans l’ensemble, les réponses aux sondages brossent le tableau d’un secteur qui trouve des moyens novateurs de faire face à de nouvelles réalités affectant ses activités, son personnel et ses clients. De nombreux spécialistes de l’orientation professionnelle ont dû apprendre à travailler différemment, que ce soit en apprenant de nouvelles technologies, en adaptant des programmes ou des services, en travaillant à domicile ou en faisant face à l’incertitude et au stress permanents. Le portrait de la COVID-19 et de ses répercussions sur le secteur continue d’évoluer, et nous gardons espoir en attendant la reprise des activités après la pandémie. De nouveaux défis et de nouvelles occasions continueront à se présenter, ainsi que d’autres exemples de résilience et d’adaptation.

Rejoignez-nous au congrès virtuel Cannexus21 pour un panel le 1er février qui se penchera sur les résultats du sondage éclair du CERIC et examinera ce qui à l’horizon : Looking back: How COVID-19 affected career and employment services in 2020 (en anglais).